Le grand départ – Nous sommes le lundi 6 août 2018. C’est avec une petite boule au ventre que je quitte mon logement pour prendre le train vers 8h à Gare de Lyon, direction Lausanne. C’est une grande première pour moi. Enfin, deux grandes premières. Je fais une longue randonnée et je pars seule. Je m’aventure ainsi sur un terrain inconnu avec comme seule compagnie mon sac à dos. Mon téléphone aussi, je ne voulais pas une coupure brutale.
Arrivée à Lausanne, j’ai suffisamment de temps pour rejoindre à pied le Ferry qui m’emmènera à 12h30 à Saint-Gingolph, ville de départ du GR5. Le trajet sur le Lac Léman est juste extraordinaire. Je m’installe sur le pont du bateau, vent frais caressant mon visage et vue sur les montagnes approchantes. C’est le vrai début de ma randonnée solitaire. Mon périple commence aujourd’hui ! Ou presque.
Ma première étape se situe à 2h de marche de Saint-Gingolph. Je profite donc du temps que j’ai pour aller faire quelques emplettes avant de mettre le pied dans les montagnes. Il est 13h30, le magasin n’ouvre qu’à 15h. Une boulangère me conseille d’aller à la station essence située à 1 km pour m’acheter quelques courses. Un client me propose de me déposer en voiture, j’accepte. Il a tout quitté pour venir s’installer à Saint-Gingolph, près de la nature. Le rêve. Après quelques achats m’ayant coûté trois bras, je sors de la station essence et… déluge ! Trop contente, je sors ma super cape de pluie achetée spécialement pour l’occasion. Le haut reste sec, mais le bas est trempé…
De retour en centre ville de Saint-Gingolph, je cherche les premières traces du GR5. Ma hantise. Pour être allée une ou deux fois dans la forêt de Fontainebleau pour faire les 25 bosses, être en quête perpétuelle de marques qui indique le chemin à suivre ne m’enchante pas. Mais il faut y aller. Je me souviens d’un marquage vu plus bas, je vérifie sa présence et je me lance. Première petite montée qui vous met les jambes en condition… c’est parti pour 2h !
J’arrive assez tôt au refuge Les chemins du Léman. On est ici à 23 euros la nuit, ce qui est correct pour la prestation. L’accueil est parfait, on me montre mon dortoir pour la nuit. Deux anglais sont déjà arrivés. Quelques sourires sont échangés mais on en reste là. Assez introvertie de nature, je me plais parfaitement dans ma solitude. Quelques cafés de réconfort. Mon plat lyophilisé. Je vais me coucher tôt. Ronflements. Nuit courte. Demain, une grosse journée m’attends.
Sevryne 
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